Le Bunias d’Orient est une grande plante herbacée vivace (pouvant atteindre 1,2 m de haut) de la famille des Brassicacées, de couleur jaune (souvent confondue avec le Colza) et ayant une longue durée de vie (plus de 10 ans).
Le danger de cette plante vient de sa capacité à se propager rapidement, remplaçant petit-à-petit nos végétaux locaux...
Elle se propage actuellement rapidement en France, grâce à sa production de nombreuses graines (3000 à 4500 graines par plant) et à sa capacité à se reproduire à partir de fragments de racines (un fragment d’1 cm peut suffire). On la retrouve le plus souvent sur les bords de route, dans les terrains vagues, mais également dans les pâtures et prairies de fauche.
La colonisation des prairies par le Bunias entraîne des conséquences à la fois agronomiques et environnementales, avec une diminution de l’appétence (odeur forte et désagréable peu appréciée par le bétail) et de la valeur nutritive du fourrage, et une baisse de la diversité floristique des prairies. Sa dissémination est favorisée par les fauches intervenant après la fructification (de juin à novembre) qui dispersent les graines et par le transport du foin contaminé.
Le Bunias est actuellement très présent dans le Sud-Isère : il est connu dans tous les massifs (Chartreuse, Vercors, Dévoluy, Belledonne) mais est particulièrement présent en Matheysine et commence à s’étendre en Oisans. La surveillance et la prévention restent les meilleures armes contre la colonisation : il faut protéger les secteurs qui n’ont pas encore été colonisés et intervenir au plus tôt sur les nouveaux foyers ! En effet, une fois une population installée, il est très difficile de l’éradiquer.
Des chantiers d'arrachage pour la gérer
Tous les ans, un groupe de bénévoles se retrouve pour un chantier participatif d'arrachage du Bunias sur des stations connues pour héberger l'espèce au Col d'Ornon.
Chaque pied est extrait à l’aide d’une bêche afin de retirer au mieux son système racinaire. Les plants arrachés sont ensuite stockés dans un grand sac hermétique et exportés hors de la station.
Plusieurs parcelles sont tous les ans passées au peigne fin, et les petites mains arracheuses permettent d’empêcher la plante de grainer. Sachant qu’un plant de Bunias peut produire jusqu’à 4 500 graines viables, le réapprovisionnement du stock semencier est ainsi grandement limité !
L’une des stations traitées est par ailleurs intégrée à un protocole de suivi (sur 7 parcelles présentant différentes pratiques de gestion) réalisé par l’association Gentiana et la Chambre d’Agriculture de l’Isère afin de quantifier l’emprise et la vigueur de la plante et de suivre son évolution au fil des années. Les premières conclusions devraient nous parvenir prochainement.
Merci à toutes les personnes qui assurent d'année en année cet arrachage !
